Depuis la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, Regard sur la pêche et l'aquaculture (RPA) a régulièrement suivi l'évolution de la contamination radioactive des poissons sur la côte nord-est du Japon.
Le 20 juillet 2012, nous faisions le point sur cette pollution des produits aquatiques toujours contaminés aux césium 134 et 137, à un moment où les autorités japonaises commençaient à banaliser la radioactivité dans la vie quotidienne : Peut-on rire des radionucléides, après Hiroshima, Nagasaki et Fukushima ?
En effet, les analyses de la radioactivité mises en ligne depuis 17 mois par le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche (MAFF) montraient que la situation ne revenait pas à la normale... Au contraire...
Une étude étatsunienne de l'Institut océanographique de Woods Hole (Massachussetts) publiée le 26 octobre 2012 dans la revue Science le confirme....
Fukushima : la contamination au césium toujours élevée pour les poissons (Nouvel Observateur)
Le niveau de contamination radioactive demeure élevé chez les poissons au large de Fukushima, au Japon, plus d'un an et demi après l'accident de la centrale nucléaire, d'après un article publié dans la revue Science datée du 26 octobre.
Plus de 80% de la radioactivité émise par la centrale accidentée de Fukushima s'est retrouvée dans l'océan Pacifique, soit directement par écoulement des eaux contaminées soit indirectement en retombant au large, rappelle Ken Buesseler, chimiste à l'Institut océanographique de Woods Hole (Massachussetts).
Une contamination inédite d'autant plus dramatique que le Japon est le plus gros consommateur de produits de la mer par habitant.
Pour la majorité des poissons pêchés près des côtes nord-est du Japon, la contamination est en-dessous des seuils acceptables pour la consommation humaine, même après abaissement de ces seuils par les autorités de 500 à 100 Becquerels par kilogramme (Bq/kg). Cependant, au large de la préfecture de Fukushima, où la pêche est encore interdite, près de la moitié des poissons dépassent les 100 Bq/kg.
Dans cette zone, les niveaux de contamination par le césium-134 et le césium-137 ne diminuent pas, relève Ken Buesseler. Les poissons des profondeurs sont les plus touchés.
Les sédiments marins pourraient être une source de contamination continue, suggère le chercheur américain. Il a analysé les données du ministère japonais de la Pêche, qui a collecté depuis mars 2011 près de 9.000 échantillons de poissons, de crustacés et d'algues.
"Une meilleure connaissance des sources et des puits de césium est nécessaire pour prévoir les tendances à long terme de la contamination des produits de la mer" estime le chercheur.
L'accident de la centrale de Fukushima a été déclenché par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, dont le bilan s'élève à environ 20.000 morts et disparus.
La radioactivité des poissons pêchés au large de Fukushima reste élevée (AFP)
Les niveaux de radioactivité des poissons pêchés sur la côte est du Japon restent élevés surtout au large de Fukushima, 17 mois après la catastrophe de la centrale nucléaire de Daiichi, selon une étude effectuée par un expert américain et publiée jeudi dans la revue Science.
Ken Buesseler, chimiste à l'Institut océanographique de Woods Hole (Massachusetts, nord-est des Etats-Unis), a analysé des mesures du gouvernement japonais et conclu qu'il pourrait y avoir une source persistante de radioactivité dans l'océan Pacifique venant soit d'une faible fuite du réacteur de la centrale accidentée, soit de sédiments marins contaminés.
Il a aussi estimé, sur la base de ces données, qu'environ 40% des poissons pêchés dans les environs de Fukushima ne sont pas consommables selon les normes établies par les autorités nippones.
Le scientifique souligne en outre que les niveaux de contamination dans presque toutes les espèces de poissons et crustacés ne diminuent pas.
Mais ces niveaux varient selon les espèces, ce qui complique la réglementation par les pouvoirs publics.
Pour Ken Buesseler, qui avait conduit en 2011 une mission internationale de recherche sur un navire afin d'étudier la dispersion des radionucléides provenant de Fukushima, il faudra faire plus qu'étudier les poissons pour prédire comment évolueront ces différents niveaux de contamination.
Nous avons surtout besoin de mieux comprendre les sources de césium et d'autres radionucléides qui continuent à maintenir ces niveaux de radioactivité dans l'océan au large de Fukushima, insiste-t-il.
Pour aider à atteindre cet objectif, le scientifique et son collègue Mitsuo Uematsu, de l'Université de Tokyo, organisent un symposium dans la capitale nippone les 12 et 13 novembre. Le but est de présenter les dernières estimations disponibles sur les émissions de radioactivité de la centrale Daiichi, ainsi que leur impact sur l'océan, la vie marine, les poissons et fruits de mer.
Le scientifique précise qu'au large de la côte nord-est du Japon, la vaste majorité des poissons pêchés restent en-dessous des limites autorisées pour la consommation, même si les autorités japonaises les ont resserrées en avril 2012.
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L B-M